Jour : 10 avril 2020

LE COVID-19 EN AFRIQUE ET AU SÉNÉGAL

LE COVID-19 EN AFRIQUE ET AU SÉNÉGAL

By Xaleyi in Actualités, Non classé on 10 avril 2020

POINT DEFINITION

Les coronavirus constituent une famille de virus, à l’origine chez l’homme, de maladies allant d’un simple rhume à des pathologies respiratoires graves. Fin décembre 2019, un nouveau coronavirus à l’origine d’infections pulmonaires a été détecté en Chine. Plus familièrement appelé Covid-19, il est la cause de la plus grande crise sanitaire mondiale en 2020.

Seul un test sur un prélèvement nasal ou d’une prise de sang peut authentifier la présence du virus dans l’organisme. 

Cependant, les tests ne sont pas accessibles pour tout le monde pour l’instant et des mesures pour contrôler la pandémie ont été prises dans le monde entier, comme cela est le cas en Afrique.

AFRIQUE

Avec plus de 11 424 cas confirmés, le Covid-19 a déjà coûté la vie à 572 personnes sur le continent, selon le Centre pour la prévention et le contrôle des maladies de l’Union africaine. En Afrique subsaharienne, les trois pays les plus touchés sont l’Afrique du Sud, l’Algérie et l’Égypte. 

Nous comptons ainsi 32 pays qui ont totalement fermé leurs frontières afin de freiner la propagation du virus, déjà bien répandu. Seuls l’équipement médical, la marchandise ainsi que l’aide humanitaire, poursuivent leurs déplacements.

D’autres pays ont par ailleurs choisi d’arrêter leur trafic aérien uniquement ou ont préféré garder ouvertes leurs frontières, tout en imposant des restrictions aux déplacements des individus. 

Plus de 9 pays ont par ailleurs déclaré l’Etat d’urgence au sein de leurs territoires, et parmi eux, nous y trouvons le Sénégal. 

SENEGAL : ETAT D’URGENCE ET CONFINEMENT

Pour le moment, seulement 9 régions sont touchées par le coronavirus au Sénégal dont Dakar, Thiès, Diourbel, Fatick, Saint-Louis et Ziguinchor. 

Au Sénégal, 2 personnes sont mortes du virus ; au moins 265 personnes sont des cas confirmés, dont 125 en cours de traitement. Mais il y a aussi 137 personnes de guéries. Il s’agit d’un effort collectif pour sortir de cette pandémie mondiale. Pour notre santé à tous, restez chez vous. 

Cela a toutefois conduit à la déclaration de l’Etat d’urgence par le Président de la République le 23 mars, qui se compose de nombreuses mesures :

  • Mise en place d’un couvre-feu de 20h à 6h sur tout le pays, même si toutes les régions ne sont pas touchées, surveillé par les forces de l’ordre.
  • Interdiction de rassemblements publiques.
  • Renforcement des contrôles sanitaires au niveau des frontières ainsi que de la protection des personnels de santé, de ddéfense et de secours.
  • Fermeture des frontières et restriction des déplacements inter-régionaux.
  • Suspension des enseignements dans les écoles et les universités pour une durée de 3 semaines minimum à compter du lundi 16 mars.
  • Application des gestes barrières.

La grande majorité des sénégalais respecte les mesures de confinement mais la prise de conscience de la dangerosité du virus n’est pas acquise pour la totalité de la population. 

En effet, d’après la majorité des témoignages réalisés auprès de citoyens sénégalais, des rassemblements de jeunes pensant braver un interdit, persistent dans certaines régions. En outre, et come dans de nombreux pays, certains sont réticents à croire à la gravité de ce virus. 

Enfin, les mesures ne sont parfois pas respectées  en raison d’un manque d’information, notamment dans les régions les plus reculées, les familles ne possédant souvent ni télévision, ni internet.

De plus, la mise en place du confinement la journée est difficilement applicable, puisqu’il y a une majorité d’emplois informels et manuels au Sénégal rendant le télétravail impossible. 

En outre, les sénégalais craignent une large propagation du virus en raison de la fragilité du système sanitaire sénégalais.  

Le confinement dans la maison familiale remet en question quelques pratiques comme par exemple, celle de manger dans le même plat ou de rendre visite aux anciens, qui sont les premières « cibles » du virus.

Un nombre limité de travailleurs est actif et des mesures d’hygiène sont imposées comme le port de masques, l’utilisation de gel hydroalcoolique ainsi que l’application d’un mètre de distance entre chaque individu. Concernant les aménagements du travail, cela dépend de la structure : travail partiel par roulement, journées continues pour limiter les déplacements, heures de descente revues en prévision du couvre-feu, formation pour instaurer le télétravail, mais ce dernier n’est pas encore effectif. 

Autre bouleversement : le 60ème anniversaire de l’Indépendance du pays, manifestation qui a été réduite ce 4 avril à une prise d’armes suivie de l’hymne nationale par les militaires.

Concernant l’alimentaire, les autorités ont recommandé l’interdiction de la vente de pain baguettes dans les boutiques pour des raisons d’hygiène, une mesure déjà adoptée mais jamais appliquée. De nombreux restaurants de Dakar sont également désertés. Il y a donc des divergences de comportement face au virus dues à une différence de point de vue et de mentalité, problème largement rencontré à l’échelle mondiale.

Concernant les transports et malgré la déclaration de l’Etat d’urgence, rien ne contraint les transporteurs à réduire le service ou à limiter la surcharge des bus. De ce fait, ils sont un grand facteur de promiscuité, puisque les citoyens continuent de les utiliser. Les déplacements entre les régions est suspendu jusqu’à nouvel ordre et la délivrance d’autorisations spéciales de circuler est possible, en cas exceptionnel. 

Concernant la scolarité, les élèves ne vont plus à l’école ces dernières étant fermées jsqu’à nouvel ordre. Les parents essaient de faire classe à leurs enfants mais cela n’est pas toujours aisé notamment lorsque les parents sont analphabètes.  

Les étudiants tentent, eux, de profiter du confinement pour réviser, mais certains n’ont malheureusement pas accès aux outils de recherche et rencontrent des difficultés. La plupart d’entre eux appréhende les répercussions sur la validation de leur année scolaire. 

Le Ministère de l’Education Nationale a par ailleurs mis en place un dispositif numérique nommé « Apprendre à la maison » pour aider les élèves à poursuivre leur formation, notamment pour les élèves qui passent un examen à la fin de l’année scolaire. La date de reprise des cours, initialement prévue le 6 avril, a été reportée au 4 mai, mais un prolongement est fortement envisageable. 


L’activité du pays étant figée par l’Etat d’urgence, des inquiétudes économiques font surface. En effet, pays en voie de développement, le Sénégal a une économie qui reste fragile. Avec l’arrêt d’une partie des activités, cela va entrainer des conséquences sur l’économie nationale. Le président Macky Sall a dès lors annoncé la création d’un fonds de riposte, doté de 1 000 milliards de francs CFA (environ 1,5 milliard d’euros) qui sera doté par l’État, et « toutes les bonnes volontés ». Le chef de l’État a lancé un appel au secteur privé et aux partenaires. Il souligne aussi que l’Etat d’urgence n’est pas une fin en soi et que c’est en limitant les déplacements et rassemblements que les chances de gagner le combat contre le virus seront plus grandes. 

Qu’en est-il du traitement contre le virus ? 

Le Sénégal utilise une molécule semblable à la chloroquine pour traiter les premiers malades du coronavirus. Il s’agit de l’hydroxychloroquine, un antalgique et anti-inflammatoire habituellement prescrit contre le paludisme. Suite à des résultats préliminaires très encourageants aux Etats-Unis et à la consultation des tests réalisés en France, par le spécialiste Didier Raoult, le professeur Moussa Seydi administre ce médicament et un antibiotique, l’azithromycine, à 96 personnes testées positives au Sénégal. D’après l’infectiologue, qui est en première ligne dans la lutte contre le Covid-19 à l’hôpital de Fann de Dakar, les résultats sont déjà encourageants.

Il y a alors une attente interminable et pesante concernant ces tests. En effet, les résultats vont être décisifs pour la généralisation du traitement. Si tous les tests sont concluants, cette ébauche du traitement sera généralisée aux patients du Sénégal. 

Cependant, l’usage de la chloroquine n’est à ce jour pas encore recommandé par l’Organisation mondiale de la santé qui avertit également sur la source de faux espoirs et sur le danger de l’automédication. Donc prudence, et surtout patience, avant de connaitre la véritable efficacité de cette molécule contre le coronavirus. Se précipiter sur ces médicaments risque de créer une pénurie dans les pharmacies et donc priver les malades qui ont habituellement besoin de ce traitement.

SOLIDARITÉ

Cette crise sanitaire inédite fait naître de multiples mobilisations pour lutter contre le virus et aider ceux qui sont en première ligne.

Tout d’abord, pour aider les populations vulnérables, le Président Macky SALL a débloqué 69 milliards de francs CFA, sur un principe d’équité afin de mettre en place un réseau de distribution de denrées alimentaires, distribuées sous forme de kits.  

Pour sensibiliser la population sur le coronavirus, notre partenaire Social Change Factory organise une mobilisation pour relayer les bonnes informations et les bonnes pratiques pour endiguer le virus dans les 45 départements du Sénégal. Elle appelle au volontariat de la jeunesse sénégalaise.

Enfin, de nombreux mouvements sociaux et citoyens ont été mis en place lors cette crise. Par exemple, le mouvement social et citoyen sénégalais Sunu Reew organise une collecte de fonds pour approvisionner les hôpitaux en masques, gants, gels, pour soutenir les médecins.